L’ART ROYAL

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XII   Conclusion

Une ère nouvelle se prépare. Sur quelles bases, dans l'état actuel des consciences et des esprits, devrons-nous établir l'éducation, sur quels principes devrons-nous instituer l'ordre moral ? Notre devoir vis-à-vis de nous-mêmes, vis-à-vis de nos enfants, est de fonder nos croyances sur la vérité seule, d'élaguer sans arrière-pensée les superstitions surannées, les dogmes manifestement erronés. Le seul moyen de donner satisfaction à la conscience est de la soumettre à un principe moral fondé sur la vérité. Notre devoir vis-à-vis de nos enfants est encore le même. Il faut, pour que les enfants ne tombent pas dans le doute, ne rejettent pas la religion de leurs premières années, leur présenter une conception du monde basée sur des faits positifs. L'être humain, quel qu'il soit, a besoin d'une religion ; il lui faut une direction morale, une consolation dans la souffrance, il lui faut cette conviction que le monde, que l'humanité elle-même ne sont pas abandonnés au hasard mais régis par une loi.

Cette conviction, l'homme moderne la trouve d'une part dans sa conscience, d'autre part dans l'observation de l'univers. Comment ce magnifique ensemble pourrait-il subsister s'il n'y avait au dessus de tout une loi parfaite, une loi voulue de Dieu ? Et comment pourrions-nous concevoir le perfectionnement graduel, s'il n'y avait au dessus de l'évolution un principe supérieur dominant tout à la fois l'ordre physique et l'ordre moral. On voit qu'en dehors des dogmes officiels, il y a une religion naturelle, il y a une espérance, il y a une foi. La religion existe pour tout homme qui croit en une Puissance Suprême. Or, s'il y a un principe supérieur régissant l'ensemble de l'univers, il faut en conclure que le monde où nous sommes, que l'humanité elle-même ont un but et une fin. Et quel serait ce but […]