VII L'Initiation
Il n'y avait plus à hésiter, il fallait entrer dans le couloir. À peine s'y était-il glissé en rampant sur ses genoux, sa lampe à la main, qu'il entendait une voix lui crier au fond du couloir « Téméraire, retourne sur tes pas ou tremble pour ta vie, car ici périssent les fous qui ont convoité la science et le pouvoir ».
Mais le courageux aspirant ne tenait aucun compte de cette exhortation et continuant son chemin, il arrivait à la « porte des hommes » qui était gardée par trois Sabiou armés et couverts d'un casque en forme de chacal, symbole de la grande garde. L'un des trois gardiens allait droit à l'aspirant et lui adressait une allocution à peu près conçue en ces termes : « Nous ne sommes pas ici pour vous empêcher de passer. Celui qui fera cette route seul, sans regarder et sans retourner sur ses pas, il sera purifié par le feu, par l'eau et par l'air et s'il peut vaincre la frayeur de la mort, il sortira du sein de ce gouffre, il reverra la lumière et il aura le droit de préparer son âme à la révélation des mystères. Vous pouvez encore vous retourner, mais faites bien attention qu'après ce moment vous ne sortirez jamais de ces lieux, si vous ne parvenez au but que vous vous êtes proposé d'atteindre ! » L'audacieux candidat ne s'arrêtait pas à cette nouvelle exhortation, se montrait inébranlable, et continuait son chemin. C'est alors que commençaient réellement les épreuves.
[…]
Cette partie du temple était étincelante de lumière et ornée de statues qui représentaient les divinités du ciel et de la terre. Quinze des plus instruits d'entre les prêtres formaient dans ce lieu impénétrable à tous profanes, un sénat auguste que présidaient les cinq ministres des mystères, les Hon-Ka , savoir :
Outre ces cinq ministres principaux, il y avait les Shamesou ou conducteurs et les Samai ou rapporteurs et les Seshsaôu , dont la mission était d'écarter les profanes du sanctuaire.
C'est devant ce conseil que le héraut présentait le candidat. En entrant dans le pavillon à colonnes, le zadou était précédé de l'escalier khend d'où le Noutir Hon lançait le fluide magique, et on le faisait prosterner pour rendre hommage aux dieux ; puis un Shamesou amenait le candidat au pied du tribunal ; cette démarche s'appelle le Ouza .
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